« Maintenant que la catastrophe est sûre, je suis libre. Comme si la vie avant de me quitter m'offrait de grandes ( longues ? ) vacances.

Je me dis souvent en regardant les gens sur le trottoir, à la gare, que j'ai une chance énorme : moi je sais que c'est fini, plus rien n'a d'importance. Inutile désormais de prévoir un avenir qui s'est évanoui.

Eux aussi sont condamnés mais ne le savent pas, ils l'ont oublié. Que de vaines agitations, que de tristes soucis pour rien, les braves gens !

Bien sûr, cette exaltation va retomber, ô combien. Pour l'instant je me regarde survivre, intéressé par tout, aimable, aimant mes semblables, comme on devrait être toujours.

Faut-il vraiment mourir pour apprendre à vivre ? »

Matthieu Galey, critique littéraire et théâtral, venant d'apprendre qu'une maladie lui donnait tout au plus 4 ans à vivre.

Disparates

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