Le film qu'on peut se dispenser de voir : « Les fils de l'homme »

Dans la série « Les films qui vous pouvez largement éviter cette semaine » est nominé à l'unanimité : « Les fils de l'homme »

Le prospectus de mon cinéma habituel le décrit comme un excellent film de science-fiction et « c'est rare, très rare. Suffisamment pour [qu'ils] le reprogramme » ajoute-il.

Wouaouw ! C'est donc pour ça et pas parce qu'il y aurait une case à boucher dans le programme et que le film serait loué sans minimum garanti ?

Parce que ce film.... Comme daube monumentale !... Même dans ce cinéma qui se pique de programmer des films « Art et Essai », j'en ai rarement vu des semblables...

Mais bon, je n'ai qu'à m'en prendre qu'à moi-même : je ne lis jamais leur programme puisque, par définition, un prospectus édité par un commerçant décrie rarement les produits qu'il vend.

Dans celui de ce ciné, les films sont si outrageusement loués qu'on n'y croit plus. On se fie plutôt à l'étiquette « Art et Essai » en se disant que, étiquetage oblige, ça ne peut pas forcément être mauvais.

(Un peu comme quand on achète un système d'exploitation à fenêtres, ça peut pas être mauvais puisque c'est produit par la plus grosse boite de logiciels du monde)

Si j'avais lu le programme j'aurais appris que le film est tiré d'un roman de P.D. James. Déjà ça m'aurait calmé.

Si j'avais lu davantage, j'aurais appris que l'histoire se déroule en Grande-Bretagne, en 2027, 18 ans après que toutes les femmes de la planète soient devenues stériles.

(en fait je ne lis jamais les dossiers de presse des films, je vais au cinoche avec l'innocence et la candeur du petit agneau mené à l'abattoir)

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Home Sweet Home

Ma collègue Perrette est heureuse, elle vient enfin d'obtenir le permis de construire pour sa maison.

La trentaine à peine entamée elle a donc emprunté sur 20 ans de quoi construire le doux foyer familial : une maison avec un salon, une cuisine, une chambre pour elle et son mari, deux chambres pour les enfants (à venir) ainsi que diverses commodités.

Autant dire que, grâce à l'endettement, ils sont déjà à l'étroit, dans leur maison comme dans leur budget, et n'ont plus que deux ans de tranquillité devant eux.

« Hein ? Quoi ? ! Deux ans de tranquillité ? s'est-elle exclamée.

- Ben oui, tu en as déjà pour un an et demi à deux ans de travaux, de finitions et d'installation.

Après tu voudras souffler. Et c'est là que tu t'apercevras que les chambres des enfants seront quand même drôlement pratiques pour y installer un bureau, ou un dressing, ou un home-cinéma — enfin, tous vos trucs de blaireaux quoi ! — ou simplement pour entreposer ce que tu ne sais pas mettre ailleurs.

Une fois que toutes vos pièces seront bourrées à craquer, le truc qui s'appelle « horloge biologique » va te rappeler qu'il serait temps d'y penser aux gamins.

« Aux gamins car tu penses en faire plus d'un n'est-ce pas ?

— Euh... Oui...

— Eh oui ! Donc pendant les neuf mois qui précèdent la naissance... Hop ! Tu déménages une des chambres pour faire la place à tous les trucs inutiles que vous aurez achetés, ou qu'on vous aura offerts, pour l'occasion. Et là tu te dis... Zut ! Où est-ce qu'on va mettre tout ça ?...

— ...

— Une fois que le gosse sera là, fini les sorties ! Finis les petits week-ends improvisés, finies les soirées entre potes, ou tous ces petits trucs qui font le charme du célibat ou du couple en début de carrière.

De toutes façons, une fois les mensualités acquittées, tu n'auras plus assez pour te payer le babysitting, et puis qui sait ? En vingt ans vous aurez bien l'occasion, l'un ou l'autre, de perdre votre boulot une ou deux fois, alors...

— ...

— Et ce premier gamin ? On ne va pas le laisser tout seul ce premier gamin, non ?

— Ben non...

— Allez ! En route pour vider la deuxième piaule ! C'est le moment de remplacer l'abonnement au câble par celui de « Boxs de banlieue ».

Et la voiture ? Tu renonces à quoi pour changer de voiture ? Parce que bon, la Smart pour transporter deux gniards et les courses du week-end...

Ah les enfants... Ce sont des joies, mais ce sont aussi beaucoup de soucis !

Donc vingt ans de soucis en perspective...

C'est alors que, ton emprunt à peine remboursé, tu devras songer à économiser pour leurs études (puisque dans ton milieu de cols blancs amidonnés, on ne s'oriente pas vers le CAP à quatorze ans, n'est-ce pas ?)... Trop tard ! Il fallait le faire dès leur naissance !

Punaise Perrette ! T'as trente balais et tu viens d'en prendre pour vingt ans !

Je te vois déjà, usée à cinquante berges, croyant avoir « profité » de l'existence alors que tu ne te seras jamais fait que du mouron pour tes fins de semaines et tes fins de mois...

De toutes façons, s'en prendre pour vingt ans de crédit immobilier, faut vraiment avoir une mentalité d'assujetti. Ça te va bien d'avoir voté Sarko ! »