« La famille suricate »

C'est le titre du film que vous pourriez aller voir cette semaine... A condition de prendre des boules Quies avec vous.

C'est un film britannique.

Il expose, à travers la « vie » d'une colonie tribu de suricates qui n'en demandaient pas tant, à quel point les valeurs communautaristes sont pertinentes, recommandables et recommandées.

Le suricate est une petite bestiole à la mine et aux attitudes très photogéniques, on les surnomme parfois affectueusement du sobriquet « sentinelles du désert » puisque certains individus de la tribu passent leur temps, hissés sur leurs pattes arrières et leur queue, à surveiller les alentours où s'égayent les autres membres à la recherche de nourriture.

Et si le froid vient à poindre, quelques déclarations volontaristes  et hop ! Tout le monde rentre en centre d'hébergement !

Oups ! Excusez-moi, c'est une erreur de copier-coller.

Et si le danger vient à poindre, quelques petits cris d'alerte et hop ! Tout le monde rentre au terrier !

Le danger, en l'occurrence, ne provenant pas de requins de la finance mais de rapaces ailés, de serpents sournois ou, parfois, de grands carnassiers en manque de nourriture à-cause-de-la-sécheresse.

A l'appui de ses thèses, le réalisateur s'attache à un petit suricate qu'il a baptisé Kolo, un petit suricate né trois semaines auparavant, qui effectue sa première sortie du terrier sous nos yeux émerveillés et qui part illico à la découverte du vaste monde car il est un peu plus curieux et aventureux que ses frères...

Allez fiston ! Bientôt en route pour les Indes !

Mais voilà, un petit suricate candide, c'est une proie facile pour les prédateurs voraces... Il doit donc apprendre à reconnaître les dangers qui l'entourent, à s'en défendre, à chercher sa nourriture aussi, parce que bon, c'est la nature sauvage et hostile là où il est, c'est l'immense et ô combien filmé des millions de fois somptueux désert du Kalahari, c'est pas Tanguy dans le 150 m² tout confort de Papa-Maman, mince quoi !

Pour Kolo (et pour quelques autres de la même portée) ce sera son « grand frère » qui se chargera de cette éducation. Ah les « Grands Frères »... Que n'ont-ils pas fait coulé d'encre...

S'ensuivent plusieurs séquences d'apprentissage, Kolo qui apprend à chasser le scorpion, à déterrer l'insecte, à déjouer le cobra, à échapper aux rapaces, etc. Et lorsque tout le monde dans la salle a bien compris à quel point le grand frère de Kolo est important.. Zas ! Il se fait embarquer par un aigle !

Ah ben oui. La vie est dure, hein. Les aigles emportent les grands frères et mangent leurs proies sous nos yeux. Encore un film pédagogique, tiens. Emmenez les enfants au ciné. Faut les préparer aux vicissitudes de l'existence.

Mais, après bien des dangers auxquels il saura échapper (ah la course poursuite du cobra dans le terrier des suricates, très bien filmée en gros gros plan...) Kolo deviendra grand et assurera, à son tour, l'éducation des suricates nouveaux-nés. La vie est un cycle. La solidarité est dans le clan. On est si peu de choses tout seul mais, tankafèr, mieux vaut rester entre nous. Allez en paix. Amen.

Alors voilà, les images du film sont très belles. Le public « averti » déjouera les ficelles narratives tellement grosses... qu'on se demande encore comment le public non averti peut les gober...

La mise en scène et la narration sont donc nettement discutables, empreints d'une philosophie de la vie que je n'aimerais pas voir triompher dans ce beau pays qu'est la France.

Mais bon, pour le film, il suffit de se boucher les oreilles pour échapper au pire.