Pilar, Dolores et Consuelo...

...et Purificación sont des prénoms féminins espagnols très répandus.

« Ah oui ? Et ? » me demanderez-vous peut-être.

Eh bien... « Pilar » signifie « Pilier »,

« Dolores » signifie « Douleur »,

« Consuelo » signifie « Consolation ».

« Purificación » signifie « Purification »

Vous l'avez compris, l'Espagne n'a pas vraiment cessé d'être catholique depuis les Rois du même nom.

On y trouve donc un très grand nombre de nanas qui s'appellent Pilier, Douleur ou Consolation, et ça n'a rien à voir avec ce que les mecs pensent des femmes ou de leur mariage.

(A noter qu'il n'est nul besoin d'avoir un parent patron de bar pour s'appeler Pilier. Ha ! Ha !).

Ces prénoms étant aussi lourds à porter en espagnol qu'en français, on a créé des diminutifs plus festifs :

« Pilu » pour Pilar (en espagnol le « u » se prononce « ou », on dit donc Pilou ),

« Loli, Lola » pour Dolores,

(Vous pensiez donner du Lola à votre fille pour lui éviter Lolita... Vous voilà prévenus ! )

« Puri » pour « Purificación »

(Arrêtez de ricaner avec le « u » qui se prononce « ou »... S'il vous plaît...)

 

Je ne me souviens plus du diminutif de Consuelo.

(En fait si, je m'en souviens, mais vu les réactions pour « Purificación » je voudrais éviter d'autres  dérapages, non mais oh ! )

Côté garçons, ça se cantonne aux très classiques et passe-partout « José » (Joseph), « Santiago » (Jacques) ou « Pablo » (Paul).

Bon, c'est bien beau tout ça, mais c'est quand qu'on rigole dans ce billet ?

On y arrive, on y arrive.

Il y a peu, mon frère et sa nana, qui vivent en Espagne comme tout espagnol n'ayant pas émigré pour motifs politiques ou économiques, ont décidé d'ajouter un nouvel habitant à leur beau pays.

Manque de bol (si on peut dire) ils se sont si bien débrouillés qu'ils se sont retrouvés avec deux lardons sur les bras, un de chaque sexe, au lieu du seul escompté.

Vous avez déjà eu à choisir le prénom d'un enfant ? Pas évident, n'est-ce pas...

Alors deux...

Et on a beau se dire qu'on a neuf mois devant soi, ça n'aide pas.

Et on a beau lire tous les recueils de prénoms, ça n'aide pas plus : le classement alphabétique est d'une monotonie... Perso j'ai rarement dépassé le quinzième prénom de la lettre A. Dommage si le bon se trouvait en position 16 ou 17.

(Je viens de vérifier, par acquit de conscience, bon ben mon fils l'a échappé belle : Agatha ou Aglaë ne lui aurait pas convenu)

Et c'est une responsabilité le prénom ! C'est ce que le gamin va porter toute sa vie, alors qu'il n'a rien décidé.

(Ma profonde compassion à la petite Mégane Renaud)

C'est déjà pas facile quand il n'y a qu'un prénom à trouver, mais deux d'un coup...

Et en plus, en Espagne, avec le poids de la religion...

« Allô frangin ?

- Alors ? Ça se présente toujours bien les marmots ? Oui ? ¡ Enhorabuena !

- Vous avez déjà une idée des prénoms ?

- Comment ? C'est pas évident ? Pas d'accord ta nana et toi ? Oui, je comprends, ça a fait pareil avec mes deux premiers.

- Tu suis la tradition ? Tu donnes ton prénom au garçon ? Ou tu tapes dans le Recueil « Nouveau Testament » ?

- Tu tapes dans le Nouveau Testament ? Alors, qu'est-ce que tu dirais de « Judas » et « Marie-Madeleine » ?

- Allô ? Allôôôôôôô ?... »